En chaine

Cette quinzaine, le casse tête revient avec une pensée qui nous « en chaîne ». Nous pourrions en profiter pour parler d'amour, celui qui nous enchaîne à notre partenaire, bizarrement cet amour là déchaîne aussi nos sentiments et notre libido. Un fou déchaîné se retrouve à contrario enchaîné dans sa camisole de force. Il y a donc une marge très mince entre la chaîne qui nous attache et celle qui nous libère de nos inhibitions. L'ami Georges d'habitude si courtois, bien que grivois et parfois un peu provocateur dans son utilisation d'un vocabulaire pouvant heurter l'oreille des jeunes filles de bonnes familles. Vantant l'amour et le pacifisme, nous promet « des poings sur la gueule » dans sa chanson.

Quelle réaction en chaîne a bien pu provoquer cette ire si peu habituelle ? L'amour et les disputes d'amoureux sont propices à de telles escalades verbales, le « je t'aime » d'aujourd'hui se transforme en « je te déteste …rendez vous chez mon avocat » pour une affaire de vinaigrette mal tournée.

Mais laissons là l'amour et parlons des vrais chaînes, celles des usines qui transforment l'humain en robot, qui tendent à rationaliser tous les gestes, celles qui augmentent les cadences et détruisent si bien le travailleur qu'à quarante ans ou à cinquante il devient inutilisable et jetable comme un kleenex. Cette chaîne là nous l'avons créée rationnellement pour satisfaire notre désir effréné de consommation, pour pouvoir produire plus et moins cher, et bien sûr accessoirement, augmenter les bénéfices d'une minorité. Cette chaîne là nous enchaîne à un modèle de développement où l'humain est, d'un coté un consommateur, de l'autre une charge. Une figure réduite à sa plus simple expression économique, une figure que nos patrons du CAC40 et autres esprits phosphorants du MEDEF aimeraient bien remplacer d'un coté par des robots, de l'autre par des corps décérébrés à gaver de produits à forte valeur ajoutée.

Et bien sûr pour arriver à ce résultat rien de mieux que les chaînes de télévision ou de radio…

Mais bon à quoi bon répéter tout ça, il faudrait une sacrée réaction en chaîne citoyenne pour qu'un virage vers un modèle économique plus respectueux de l'humain soit pris. Rions en plutôt avec Charlie Chaplin dans les temps modernes.

Bon pour ne pas gâcher le moral de mes lecteurs soumis à rude épreuve par nos médias anxiogènes et le changement d'heure, je n'évoquerai pas la réaction en chaîne qui se trame au cœur des centrales nucléaires ou au cœur des bombes du même nom. Celle là est tellement démesurée par rapport à notre potentiel humain qu'on se demande quel est le mauvais farceur qui en a soufflé la formule aux scientifiques. Si j'étais chrétien, j'y verrais sans hésitation l’œuvre du malin mais comme je suis agnostique, je n'y vois que le manque de discernement de la race humaine.

En attendant, je vous propose pour finir un petit clin d’œil personnel à une chaîne qui est bien utile, la chaîne de vélo. Voilà donc la photo de mon nouveau vélo, dont je suis très content. Pédalons, pédalons, c'est bon pour la santé et cela ne nous enchaîne pas à notre écran. (En espérant que les travailleurs qui l'ont fabriqué n'ont pas trop souffert sur leur chaîne de montage).

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