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Le mur jaune

A contrario de la porte rouge ouverte sur le monde et sur l'intime, le mur jaune est une fin. Un renoncement au monde, un obstacle infranchissable qui barre l'horizon et inclut toute chose et tout avenir. Sa structure minérale et sa composition constituée de parallèles horizontales apportent une monotonie représentative de l'écoulement du temps. Cet empilement de parallélépipèdes irréguliers joint par des lignes de sable et de chaux figure l'accumulation de nos expériences, la compilation structurante du poids de nos faits et gestes et agrège en une image simplifiée, la multitude des instants qui font une vie.

A l'image des arbres qui barraient l'horizon des paysages de Van Gogh et qui symbolisaient l'enfermement de celui-ci dans son asile, le mur jaune est barré d'une structure tubulaire grise qui coupe l’œuvre en deux parties presque égales. Cette ligne grise sépare l'avant et l'après et jalonne le mur à l'image de la temporalité intime de l'auteur. Malgré sa couleur sans relief elle capte la lumière et entraîne notre regard vers le haut ou le bas étalonnant ainsi notre ressenti intime de l'expérience humaine. Porteuse d'espoir ou réceptacle de nos ondées lacrymales, cette ligne d'une rectitude parfaite est à la fois révélatrice d'un avenir parfaitement prévisible et de par son décalage angulaire le seul élément de fantaisie dans une existence rangée

Le mur jaune s'inscrit donc comme contrepoint de la porte rouge, symbole d'une fantaisie affirmée. Il est a contrario un manifeste cartésien de la réalité du monde, une revendication du banal et de l'enfermement de nos existences dans un périmètre défini, assigné et non extensible.

Le mur jaune

La porte rouge

La porte rouge est une œuvre tout à fait à part. qui s'inscrit dans une logique structuraliste et symbolique.

La porte rouge en effet possède une organisation logique et implicite, un fondement objectif en deçà de la conscience et de la pensée. Elle est à la fois lieu et moyen de passage, obstacle et ouverture au monde. Protection de l'intimité mais aussi, de par sa simple couleur, affirmation de soi. Elle articule sa symbolique sur un double statut des structures, à la fois irréel (comme œuvre d'art à part entière) et réelle (comme objet du quotidien).

La porte rouge est donc une œuvre structurante et déclarative dans un contexte consumériste et obsolétiste. Le rouge affirme une valeur opposée au banal quotidien, l'utilisation de matériaux recyclés et la modification artisanale de sa dimension au moyen d’artefacts non industriels (dimension elle même non normée) est un manifeste pour une autonomie bricolo activiste.

Loin d'être un acte anecdotique dans une logique bricoliste, la porte rouge est en toute conscience une affirmation politique et artistique de notre nécessaire besoin d'enfoncer les portes ouvertes.

La porte rouge

Petit sujet de réflexion pour briller en société.

Pour tous ceux qui n’ont pas suivi mon actualité dans les médias et qui veulent pouvoir briller dans la discussion auprès de leurs collègues à la rentrée sans évoquer les médailles des jeux olympiques ni même la météo des vacances, voilà une piste de réflexion que vous ne trouverez ni dans l’équipe, ni dans Gala, pas même dans Philosophie magazine.

Après une palpitante et intense année, une petite pause m’était indispensable pour réfléchir à l’avenir de L’APN(*) et pour poser les jalons de cette nouvelle saison qui s’annonce. Alors j’ai beaucoup pensé et toutes ces cogitations Nawakiennes m’ont amené à concevoir que peut-être il me faudrait méditer plus profondément sur mon existence en tant qu’entité Nawakienne et clarifier un certains nombre d’éléments dans ce cadre Nawakien.

Car il est clair que le monde Nawakien ne serait rien sans Nawak, mais étant avant tout une personnalité créée à partir de pas grand chose et destiné à retourner au néant, un mystère premier apparaît.

Comment le néant peut-il engendrer le néant et la pensée du néant qui, si elle n’est pas grand chose, n’est tout de même pas rien ?

Il y a donc là une matière première qui, bien que dépourvu d’existence propre, permet de conceptualiser une approche hégélienne du Nawakisme en tant qu’émanation du néant Nawakien primitif.

Car comme le dit ce bout en train d’Hegel dans sa « science de la logique »  « Le néant, en tant que ce néant immédiat, égal à soi-même, est de même, inversement, la même chose que l’être. La vérité de l’être, ainsi que du néant, est par suite l’unité des deux ; cette unité est le devenir. »

Bon quand on a dit ça, on a tout dit ou pas encore dit grand chose, tout dépend du point de vue où l’on se place.

Si, au sommet de la montagne, on regarde l’horizon alors l’altitude et l’ivresse des cimes nous procurent une vision grandiose du monde et tout soudain nous offre la conscience de notre petitesse, voire même de notre insignifiance. A contrario, coincé dans un ascenseur en panne et sans lumière avec une envie pressante, notre vessie comme notre ego se dilatent jusqu’à emplir l’ensemble de notre champs de conscience et finissent par déborder en éclaboussant nos voisins.

Bref n’est pas Hegel qui veut !

PS : Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi dans cette démonstration, je précise que mes entretiens avec Hegel ne sont pas encore publiés mais qu’un livre « Nawak pour les nuls » est en préparation.

 

        (*) APN : Association Planétaire Nawakienne

La poule et l’oeuf (à moins que cela ne soit le contraire)

Très beau sujet que celui de la poule et de l’œuf car il est double et commence bien entendu par le célèbre paradoxe :

 

qui de la poule et de l’œuf …

 

Ce que nous répond Aristote « le domaine du devenir s’oppose à celui de l’essence, car ce qui est postérieur dans l’ordre de la génération est antérieur par nature, et ce qui est premier par nature est dernier dans l’ordre de la génération » ou ce que Butler traduit par« La poule est le moyen inventé par l’œuf pour faire un autre œuf ».


Je vais laisser les spécialistes se disputer sur la question qui n’est pas tranchée bien que je pencherais néanmoins en faveur de Butler pour des raisons purement théoriques et sémantiques, sachant que la conscience de l’œuf est toute puissante, son esprit créatif a très bien pu engendrer la poule qui bien entendu et d’une manière tout à fait programmée et sans aucun libre arbitre a généré l’œuf . Tout le monde étant bien conscient que ce libre arbitre ne peut appartenir à la poule (ceci étant souligné par l’image de la poule et du couteau.)

 

illus-oeufsCeci introduit donc mon deuxième point car l’œuf est un symbole puissant de la mythologie hum aine et poulesque.

Origine du monde et forme très complexe l’œuf est le commencement de tout et en premier lieu de l’hommelette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18htimbJe ne vous épargnerai pas les évolutions de l’œuf vers la poule illustrées par cet article :

 

http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/Poulet/index.htm

 

Ni ce diaporama http://perso.univ-rennes1.fr/sebastien.dugravot/Dvpt%20embryon%20poulet.pdf  qui fera l’objet d’un TP la semaine prochaine.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vais maintenant vous délivrer un important secret, l’œuf si on le retourne et si l’on lui ajoute quelques traits bien placés peut devenir un humain tout à fait acceptable

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Bon venons-en à la poule maintenant puisqu’elle vient après l’œuf. Bien que ce sympathique animal finisse souvent au fond d’une marmite à cause du méchant roi Henri IV ou rôtisse au fond de l’enfer suite à sa damnation éternelle, il lui arrive parfois de finir sur un trottoir ou sur un écran de cinéma.

 

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Enfin la poule nous interroge sur notre devenir car n’oublions pas que la poule qui est aujourd’hui comme ceci :

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était il y a quelque temps comme cela :

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Nous, race supérieure, réussirons-nous à rivaliser avec une seule et unique petite météorite ?

Au vu des efforts que nous déployons

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et notre frénésie à construire des centrales nucleaires http://fukushima.over-blog.fr/

 

Nous pouvons espérer finir comme ceci :

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Mais je ne voudrais pas vous couper l’appétit finissons une bonne fois cet article par une crise de foie et ne perdons pas foi en l’avenir des hommes et des poules.


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Le peuple des marcheurs.

le marcheur

Le peuple des marcheurs est un peuple qui comprend de nombreuses tribus.


Les marcheurs au long cours ne s’arrêtent jamais, ils franchissent les cols et les vallées et leurs pieds agiles effleurent à peine la terre, ils ne laissent pas de traces et leur âme est si légère qu’ils peuvent toucher les étoiles. Vagabonds ou pèlerins leur marche est grave et leur but jamais atteint.

Les enfants quant à eux marchent sans y penser comme s’il s’agissait d’un jeu, leurs petits pieds dessinent des arabesques étranges et leurs trajectoires sont faites d’arrêts et de départs sans cesse renouvelés. Tels des papillons ils flânent sans buts et s’endorment au bord d’un rivage qui les accroche au rêve.

Les femmes marchent en bande. Elles papotent et pépient et leurs bavardages se mêlent à celui des animaux pour former une musique étrange.

Les vieillards eux marchent avec obstination, leur but est connu et leur volonté sans faille, ils savent que chaque pas les rapproche de la fin du voyage et ils continuent le chemin sans rechigner.

Il est aussi des marcheurs aux pieds lourds, ils se reconnaissent à leur équipement barbare, bardée de fer leur âme ne songe qu’à des éclats guerriers et à de terribles machines qui n’apportent que le deuil.

 

Les plus beaux et les plus authentiques sont les nomades qui marchent par nécessité, pour vivre et qui ne vivent qu’en se déplaçant. Leurs pas ont tracé des chemins parcourus depuis des millénaires, leurs troupeaux modelé les paysages. Leurs migrations comme celles des oiseaux et des animaux suivent les saisons ou la nécessité d’un nouveau pâturage, ils voyagent léger et ne s’encombrent que du strict nécessaire à la survie et ne prennent à la terre que ce qu’elle peut donner.

 

Savez vous que ces nomades sont en train de disparaître ? Les voilà rattrapés et parqués par les marcheurs immobiles. Eux ne se déplacent qu’avec leurs machines, ils ne regardent la terre que parce qu’ils peuvent en tirer de la matière ou de l’énergie, ils ne sont que rouages mécaniques et volonté de soumettre. Ils ne songent pas à demain, ne voient pas la beauté du chemin. Ils ne savent pas que l’important n’est pas d’arriver mais que seul compte le voyage.

 

Alors vous tous, vous qui marchez , ne pensez pas à la destination, pensez juste au prochain pas qui vous transformera.

L’homme désarticulé.

L'homme désarticulé

L’homme progresse vite, ses connaissances semblent sans limites. Il a conquis la terre entière, bientôt les mers, bientôt l’espace. Les choses impossibles d’hier sont désormais banalités, parler à distance, voir au loin, assister à la naissance des étoiles, plonger au cœur de la matière ou au cœur du vivant.

Où s’arrêtera t il ? Il ne semble pas désormais de tâches qu’il ne puisse réaliser, pas de buts qu’il ne puisse atteindre, la mort elle même pourrait être vaincue.

Et pourtant, et pourtant …

L’homme a t il fait le moindre pas en avant ? Et il aujourd’hui plus sage qu’hier ? Sait il désormais plus qu’hier apprécier sa vie ? Et il désormais moins égoïste et plus empathique ? A t il su mettre en place un système social qui assure à chacun une place équitable  ? A t il abandonné ses préjugés de races ou de religion ?

En quoi sommes nous plus évolués que les indiens d’Amazonie ou des grandes plaines de l’ouest massacrés avec ardeur ? L’ humble communauté paysanne des premiers ages était elle moins solidaire que nos sociétés modernes ?

L’homme avance vite mais son progrès n’est qu’une lueur de chandelle au sein de son obscurité intérieure. Ses victoires ne laissent derrière lui que des champs de ruines qui hypothèquent son avenir.

Demain naîtra un homme nouveau, il ne cherchera plus à dominer mais à aider, il ne cherchera plus à savoir mais à comprendre, il ne cherchera plus à posséder mais à partager.

Ses multiples organes seront enfin réunis, son cœur et son cerveau marcheront à nouveau ensemble, ses jambes et ses bras seront à nouveau synchronisés. Il parcourra le monde sans s’arrêter, sans rien posséder. Éternel marcheur ses pieds seront sur terre et sa tête tout contre les étoiles.

Petit apport pour le débat sur l'identité national

petit apport pour le débat sur l’identité nationale.

 Je suis la réincarnation d’un national socialiste; oui c’est ce que ma femme prétend mais je n’y prête pas attention car on est pas responsable de ses vies antérieures, elle ne m’en tient pas rigueur non plus.

Je suis français né de parents français de grands parents français et je peux remonter comme ça assez longtemps, je suis presque blond et j’ai les yeux bleus. J’adore la baguette du matin , le saucisson et le pinard quand il est bon. Bref je suis un bon français, je paie mes impôts, je travaille, je vais voter. Je suis gentil avec ma voisine de 80 ans qui n’aime pas les noirs, je ne m’énerve pas quand ma gentille collègue traite les arabes de gris.

Mais çà me chagrine tout ça, j’ai voyagé quand j’étais plus jeune et moins pauvre en argent. Je suis allez au Maroc, en Inde, en Amérique du sud, partout j’ai rencontré des gens charmants, des pas gentils et des vraiment cons. J’ai vécu à Barbes Paris et j’étais heureux de manger un merguez frite ou un couscous chez l’arabe du coin, de croiser un africain en boubou, j’étais heureux d’aller au magasin chinois et de manger un tandoori chez le Sri-Lankai d’en face. Bref j’étais heureux de côtoyer tous ces gens qui faisaient la richesse de mon pays et peu importe leur couleur. J’étais presque content d’être français.

Quand j’étais petit dans mon école on m’avait appris que la France est le pays des droits de l’homme, que notre devise c’est la liberté, l’égalité et bien entendu la fraternité et moi je pensais bêtement que la fraternité c’était bon pour tous les humains, les blancs, les noirs, les bleus et les verts.

Mais voilà depuis quelques temps je pense que je me suis trompé, mon président de la république me dit que les étrangers se sont pas des gentils, qu’ils viennent manger le pain des bons français. Ses ministres sont fiers que nos frontières soient fermées à cette foule de va nu pied. Ils sont fiers de renvoyer chez eux tous ces miséreux qui non content de manger notre pain ne s’habillent pas comme nous, ont un dieu qui n’a pas le même nom et ne peuvent même pas voter.

Ils sont fiers d’afficher des statistiques qui prouvent que la police fait bien son travail, fiers de traquer des enfants dans les écoles, fiers de n’avoir pas une once de fraternité, de solidarité et pour tout dire d’humanité. Mais attention ne les comparez pas aux collaborateurs de Pétain. Non ça ce n’est pas possible, ces messieurs ne sont pas comme ça, ils pensent juste à la grandeur de la France, ils pensent juste à notre bien à tous, à notre bel avenir dans une Europe forteresse qui aura perdu toute sa fierté et son humanité.

Oui je pense que je me suis trompé, la France sent mauvais désormais, une odeur de peste brune qui empoisonne mon esprit et qui me donne envie de m’expatrier.