Né sur la planète terre dans les années 60, j’attendais la fin du monde et le passage à l’euro programmés en 2000 sans me soucier de l’avenir.
Mais un jour par hasard j’ai ouvert trois pots de peinture couleurs primaires (bleu, jaune, rouge) et pas Black, Blanc, Beur comme certains naïfs pourraient le penser. Ayant mélangé ces couleurs comme certains mélangent eau chaude et eau froide pour obtenir de l’eau tiède, j’ai peins mes premiers barbouillages.
Bizarrement mon entourage a vu dans ces subtils tentatives les prémices d’une œuvre. Quelques 20 années plus tard après des entretiens fastidieux mais cependant fructueux avec mon ego, mon conseiller ANPE, ma femme, mes gosses , mon poisson rouge et mon expert en communication j’ai décidé de lancer mon œuvre à la face du monde.
En ces temps troublés par l’obsolescence programmée des idées et des objets, l’œuvre NAWAKIENNE s’inscrit dans une tradition de plus de 10 milliards d’années, d’un patient travail d’affinage du chaos, d’assemblage d’erreurs de trajectoire et de collisions improbables.
La plupart de mes concitoyens, trop heureux de consommer le dernier objet qu’on leur propose en promotion ne verront jamais en eux même ce patient travail de création. Ils ne verront jamais cet insondable abyme qui s’ouvre quand au cœur d’une insomnie, une pensée fugitive issue de quelques ondulations quantiques leur murmura « tu es vivant ».
Il tairont en eux cette vibration puissante, cette source universelle qui nous alimente tous, plantes et animaux et qui nous sauve de l’entropie.
Cette source elle seule est créatrice, je n’en suis qu’un vecteur.