Je néglige un peu ce blog depuis quelque temps. Après dix ans de tâtonnements, quelques réussites et beaucoup d'échecs, une certaine lassitude vis à vis de la peinture et du dessin m'est tombée dessus au sortir de l'hiver.
Le talent est une chose que peu possèdent et une vie de travail ne suffit pas à l'acquérir. La grâce est un état intemporel qui est distribuée avec parcimonie dans notre bas monde. Le peintre amateur qui comme moi ne possède ni l'un, ni l'autre peut se sentir un peu découragé devant la beauté de certaines œuvres.
J'ai découvert ce week-end au musée des beaux arts de Lyon, un peintre qui entre dans la catégorie des peintres talentueux possédant la grâce. Louis Janmot. Peintre du 19 ° siècle, imprégné de religiosité, il a consacré presque l'ensemble de sa vie à un poème de l'âme. Janmot est le premier peintre qui réussit à me faire ressentir dans sa peinture, la transparence de l'air, la légèreté d'un souffle de vent sur un visage.
Une grâce incroyable se dégage de son œuvre, une grâce qui me fait me sentir lourd et grossier, une grâce et un talent qui me donne envie de faire un autodafé de mes pinceaux et peintures…
Le musée possède une très belle collection et vaut vraiment le détour. Je citerai parmi les grands noms que l'on peut contempler, Velázquez, Rubens, Bruegel l'ancien, Renoir, Sysley, Chagal, Léger, Picasso. J’arrête la liste à Picasso car ensuite vient l'art contemporain qui ressemble parfois à une vaste escroquerie. Un des tableaux noirs de Soulage était présent est m'a pour tout dire laissé dubitatif en même temps que son discours sur le noir qui éclairerait le blanc…Je ne parlerai pas d'autres œuvres qui mise à part leur prix sur le marché n'ont pour moi aucune légitimité à être dans un musée. Et c'est heureux car ces barbouillages me redonnent une envie et un alibi pour continuer mon travail d'amateur, même si celui-ci ne sera jamais dans un musée.