L’homme progresse vite, ses connaissances semblent sans limites. Il a conquis la terre entière, bientôt les mers, bientôt l’espace. Les choses impossibles d’hier sont désormais banalités, parler à distance, voir au loin, assister à la naissance des étoiles, plonger au cœur de la matière ou au cœur du vivant.
Où s’arrêtera t il ? Il ne semble pas désormais de tâches qu’il ne puisse réaliser, pas de buts qu’il ne puisse atteindre, la mort elle même pourrait être vaincue.
Et pourtant, et pourtant …
L’homme a t il fait le moindre pas en avant ? Et il aujourd’hui plus sage qu’hier ? Sait il désormais plus qu’hier apprécier sa vie ? Et il désormais moins égoïste et plus empathique ? A t il su mettre en place un système social qui assure à chacun une place équitable ? A t il abandonné ses préjugés de races ou de religion ?
En quoi sommes nous plus évolués que les indiens d’Amazonie ou des grandes plaines de l’ouest massacrés avec ardeur ? L’ humble communauté paysanne des premiers ages était elle moins solidaire que nos sociétés modernes ?
L’homme avance vite mais son progrès n’est qu’une lueur de chandelle au sein de son obscurité intérieure. Ses victoires ne laissent derrière lui que des champs de ruines qui hypothèquent son avenir.
Demain naîtra un homme nouveau, il ne cherchera plus à dominer mais à aider, il ne cherchera plus à savoir mais à comprendre, il ne cherchera plus à posséder mais à partager.
Ses multiples organes seront enfin réunis, son cœur et son cerveau marcheront à nouveau ensemble, ses jambes et ses bras seront à nouveau synchronisés. Il parcourra le monde sans s’arrêter, sans rien posséder. Éternel marcheur ses pieds seront sur terre et sa tête tout contre les étoiles.