Fin de série.
Les séries naissent et meurent au gré d’une mécanique étrange, un premier tableau apparaît qui porte en lui une idée, une nouveauté pas encore explorée. Ceci peut être une technique nouvelle ou l’expression d’une sensibilité ou d’un sentiment qui jusqu’alors était resté enfoui.
Puis, généralement, les tableaux suivants découlent du premier comme s’ils étaient une redite, une légère variation sur le même thème, ils naissent presque sans efforts juste dictés par la nécessité.
Puis soudain sans que je sache très bien pourquoi, la série s’arrête, la dernière toile s’impose, elle porte toujours en elle une autre variation, une autre thématique que je ne peux pas poursuivre sur l’instant. Ce moment est angoissant car le vide apparaît, un néant créatif, un abyme qui menace. Une fin que l’on peut penser définitive.
Cela me fait penser au moment où j’écris ces mots à la réincarnation, une série de vies qui seraient la redite d’une même forme puis le néant et ensuite une renaissance sur une autre thématique. La force des grands peintre est sans doute de poursuivre ces séries sur une grande période tout en conservant au fur et à mesure de l’œuvre une inventivité sans cesse renouvelée.