J'ai clos la porte rouge, laissé le mur jaune dans sa position butée et intransigeante, mis mes petites valises dans des grandes et les grandes dans ma grosse voiture polluante, direction l'ouest.
Tout à l'ouest. Là ou la terre se finit. Là ou des marées étranges ruminent et ressassent des odeurs exquises et putrides, des murmures de sirènes et des grondements de tonnerre. Là où démons et anges se démènent dans des cieux de fin du monde pour nous offrir un spectacle permanent. Là où les noirs rochers n'ont pas toujours le cœur à marée basse et où les oiseaux de mer nous narguent dans de folles arabesques.
Là où le jeu permanent des éléments nous renvoie à l’indicible, à la magie et aux harmonies qui vibrent au plus profond de nous.