Je me retrouve pour la première fois de ma vie cloué à la maison par une maladie. Cela coïncide en plus avec la fin de mon activité professionnelle. Me voilà donc face à un défi majeur : comment occuper mon temps pendant ces mois qui vont suivre ?
Je vais bien entendu dessiner, lire, regarder la télévision, toutes choses que ma situation officielle de convalescent m’encourage à faire.
Mais l’actualité française se télescope aussi avec ma situation personnelle : le gouvernement français a décidé que les Français(e)s devaient travailler plus (mais pas gagner plus) parce que, voyez-vous, le système est déficitaire.
N’ayant pas le droit officiel de descendre dans la rue pendant cette convalescence, j’aimerais prendre part à la contestation qui monte dans les rues. Ma première action a été d’écrire à tous les députés du groupe majoritaire pour les informer de ma présence virtuelle aux côtés des manifestants. Leur dire que je n’étais pas d’accord avec eux et que, si réforme il devait y avoir, elle ne devait pas se concentrer sur les gens qui travaillent. Elle ne devrait pas se résumer à travailler plus longtemps.
Il y a certes un problème démographique et les papys boomers sont plus nombreux que les sauterelles sur les récoltes des jeunes actifs. Mais bon, après 40 ou 42 ans de travail, il faut bien profiter un peu de la vie. Sommes-nous uniquement des homo économicus ?
Juste bons à aller à l’école, au boulot, pour finir au caveau. Non, bien sûr. La retraite représente notre seule période de vraie liberté. Si nous avons la chance d’être en bonne santé avec un revenu décent, alors c’est le bonheur, la fontaine de jouvence, bref le pied.
Mais ces messieurs qui nous gouvernent ne sont pas d’accord. Voyez-vous, les standards économiques internationaux ne nous permettent pas de laisser les gens libres et heureux. Il faut qu’ils produisent de la richesse pour que la machine tourne et que la croissance se maintienne. Il faut surtout que le système ne change pas pour maintenir les privilèges d’une part très restreinte de la population. Pour que nos milliardaires, toujours de plus en plus riches, ne partent pas à l’étranger et n’aillent pas spéculer ailleurs.
Les chiffres des fortunes les plus importantes de la planète sont tout à fait délirants et le deviennent de jour en jour un peu plus. La richesse est de moins en moins partagée dans ce pays et dans les autres mais il faudrait que ce soit une fois de plus les gens qui travaillent qui paient pour maintenir les privilèges de cette super classe.
Je ne suis ni économiste, ni mathématicien mais j’ai fait un rapide calcul avec les chiffres trouvés sur internet (*).
La fortune de nos 10 plus riches français s’élève à 546 milliards d’euros soit l’équivalent de 17 694 444 salaires moyens. Si on ne leur prenait que 2% par an cela rapporterait environ 10 milliards à l’état et au bout de 50 ans (sans gains futurs !!!) il leur resterait encore 194 milliards d’euros. Pas de quoi s’inquiéter pour leur quotidien !
Je ne parle que des dix plus riches, pas des 10% les plus riches donc on nous prend pour des idiots ; en 1945 dans un pays détruit et ruiné, le Conseil national de la Résistance a mis en place nos systèmes sociaux, aujourd’hui dans un pays qui est beaucoup plus riche on ne pourrait pas les maintenir ?
DONC DEMAIN SOYEZ TOUS(TES) DANS LA RUE POUR DÉFENDRE NOS RETRAITES.
ABOLISSONS LES PRIVILÈGES DES SUPERS RICHES
(*)https://businessattitude.fr/qui-sont-les-100-francais-les-plus-riches/