Je suis un fidèle lecteur de science et vie. Même si ce magazine a tendance à me hérisser le poil pour sa propension à vanter les 4 X 4 et autres véhicules diesels polluants et son inventivité en matière de titre racoleur. Il me tient informé des avancées scientifiques sous une forme assez simplifiée pour que mon pauvre esprit en saisisse l’essentiel. J’aime la science et je suis souvent désolé par leur peu d’intérêt des gens pour le sujet. Ils utilisent la technique sans se poser de question sur les principes qui gouvernent leurs machines et sans non plus s’inquiéter des méthodes de fabrication des dits produits et plus généralement de la chaîne des causalités qui gouverne la moindre de nos actions.
Il y a un domaine de la science qui me fascine : c’est la physique et la description de la matière, du temps et de la cosmologie. Je viens de relire pour la troisième fois « une brève histoire du temps » de Stéphane Hawking en pensant que cette fois je comprendrais peut être. Mais je dois dire que j’ai à nouveau buté sur sa pensée et son explication du monde.
La question « pourquoi la flèche du temps n’a qu’une seule direction ? » est une des questions abordée dans ce bouquin et je dois dire que l’explication liée à l’entropie et aux règles de la thermodynamique me reste totalement nébuleuse. Ce que je trouve extraordinaire c’est la démarche qui pousse cet homme à s’interroger sur le fait que le temps ne s’écoule que dans un sens et à envisager sérieusement (sous forme d’équations mathématiques) qu’il pourrait en être autrement. Un monde ou les vivants naîtraient de la mort en vieillard et rajeuniraient jusqu’à rentrer dans l’utérus de leur mère. Un monde où le verre cassé se recomposerait sous nos yeux. K Dick qui est un auteur de science fiction a écrit un roman « A rebrousse temps » qui traite de cette question.
J’ai noté une phrase dans le bouquin d’Hawking qui m’a beaucoup fait rire
« Les trois quarks à l’intérieur d’un proton n’ont normalement pas assez d’énergie pour se changer en anti-electron mais très occasionnellement l’un d’entre eux peut acquérir suffisamment assez d’énergie pour se changer en anti-électron. … Le proton devrait alors se désintégrer. La probabilité est si faible que l’on devrait attendre pour que cela se produise au moins mille milliards de milliards de milliards d’année (10 puissance 30) ».
On pourrait croire que dans ces conditions il paraît peu probable que l’on observe la désintégration spontanée d’un proton de notre vivant et bien cela n’a pas rebuté les savants qui ont imaginé une expérience pour cette observation.
Je comprends donc maintenant pourquoi les chercheurs du CNRS sont si peu payés, observer la désintégration spontanée d’un proton prend tellement de temps que bien sûr le budget de l’état peut y être entièrement englouti. D’un autre côté ce travail doit être un peu ennuyeux car à vrai dire il ne s’y passe pas grand chose. Ces chercheurs ont donc le temps de consacrer leurs pensées à des choses moins futiles comme par exemple : « Comment faire comprendre à l‘opinion publique que l’exploitation des gaz de schiste est une immense opportunité pour la France et bien entendu n’a rien à voir avec l’intérêt des multinationales du pétrole ».
Je suis admiratif sur la machinerie inventée par ces savants pour sonder la matière. L’anneau géant du CERN a permis de détecter pour la première fois une particule prédite par la théorie, une particule bizarre qui donnerait sa masse à toutes les autres, le célèbre « Boson de Higgs ». Et bien quelques mois après cette découverte, la valeur de cette particule étant déterminée certains scientifiques se sont aperçus que le champs de Higgs n’était pas tout à fait stable et qu’il pouvait changer dans certaines conditions de niveau d’énergie. Ce qui impliquerait : « la disparition immédiate de la totalité de la matière et de l’univers connu ».
Je vais donc me dépêcher de finir ce message car cette disparition peut intervenir selon le principe d’incertitude à tout moment. Sachant que l’on ne sait déjà pas trop pourquoi la matière existe (elle aurait dû se désintégrer avec l’antimatière pendant le big bang ), que l’énergie du vide est supérieure à toute l’énergie contenue dans la matière et que celle ci risque de disparaître d’un moment à l’autre autant dire que se soucier de l’avenir semble bien inutile et que la question de notre existence se pose avec acuité.
Quelques liens très didactiques sur le boson
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/07/boson-de-higgs-la-vid%C3%A9o-qui-explique-le-myst%C3%A8re-de-la-masse.html
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/07/04/le-boson-de-higgs-decouvert-avec-99-9999-de-certitude_1728737_1650684.html