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Recyclage

Voilà un an que je n’avais pas repris les pinceaux pour des raisons de santé, d’occupation sur d’autres terrains et d’une certaine lassitude face à des toiles qui s’amoncellent dans mon atelier.

Voilà 30 ans que je peins et que je dessine et je n’ai pas fait d’expo depuis des lustres pour des raisons que je ne vais pas expliciter en détail ici, mais dont la principale est que la plupart des œuvres que j’ai réalisées ne survivent pas très longtemps à mon regard critique. Cela en est ainsi pour d’autres de mes productions. J’ai une nette tendance à ne voir que les défauts de mes œuvres. Et si ce n’était mon entourage qui me complimente et qui m’exhorte à ne pas tout jeter, la plupart de mes tableaux auraient fini en cendre ou recyclés car je ne gaspille pas mes supports.

À chaque reprise, je prends un tableau déjà peint et je m’inspire de ce support ; un petit sacrifice rituel qui me fait gagner de la place. J’ai donc recyclé ce tableau que j’ai dû peindre il y a une bonne dizaine d’années. Je voulais illustrer le chiffre sept qui en plus d’être un nombre premier porte une symbolique forte et un spiritualisme encré dans une tradition magique et religieuse. Je laisse tout un chacun libre de penser ce qu’il veut de cette mystique de bas étage et de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d’émettre la moindre critique.

J’aimais bien la composition, mais les couleurs n’étaient pas en harmonie et tout cela était un peu figé, mort en quelque sorte.

Le sept aurait au contraire dû vibrer d’une puissance céleste et représenter l’accomplissement de ma carrière de peintre. Rien n’en a été, le sept s’est bêtement écrabouillé sur mes insuffisances techniques et mon manque de génie. Bref le bide.

Mais ça tombe bien car le sept représente aussi la fin d’un cycle, car c’est bien connu Dieu lui-même a mis sept jours pour construire le monde, enfin pas tout à fait, puisque le septième il s’est reposé content de son travail. Le huitième à mon avis, il a fait comme moi, il a posé sa création dans un coin et est passé à autre chose, déçu du résultat.

J’arrête là mes élucubrations d’athée blasphématoire, ne voulant froisser personne, et je vous présente le résultat de mon recyclage. Cette œuvre me plait pour l’instant mais pour combien de temps ? Je sens déjà poindre quelques réticences concernant ce tableau que j’ai nommé « L’Inachevé ».

L’ange


Voilà le premier tableau de 2020, je l’ai réalisé en mars au début du confinement. Il nous fallait bien ça pour une protection rapprochée…

Le cheminement est long pour atteindre la plénitude et la zénitude, la lumière est au bout de la route. Encore faut il être sûr de faire le chemin dans le bon sens.