Deux gars, deux filles.

Bon nous voilà de nouveau réunis pour le casse tête de la semaine, j’aurais pu vous poser un lapin ou écrire en patte de mouche, j’aurais pu noyer le poisson, avoir une langue de vipère J’aurais pu écrire une histoire qui se termine en queue de poisson, où les personnages parlent comme des vaches espagnoles. J’ai pris le taureau par les cornes et je vous ai concocté une petite histoire de filles et de garçons. Mais je ne voudrais pas tuer le ver dans la pomme en vous dévoilant l’intrigue. Je voulais juste vous mettre la puce à l’oreille sur le thème de la semaine.

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Je vais vous raconter une histoire pas piquée des hannetons. Il était une fois deux jeunes hommes très différents qui étaient pourtant copains comme cochons. Bob était muet comme une carpe, Bobun bavard comme une pie. Bob n’aimait rien de mieux que bailler aux corneilles, regarder les mouches voler, dormir comme une marmotte. et peigner la girafe. Bobun avait des fourmis dans les jambes, il sifflait comme un merle, jacassait comme une pie et aimait se pavaner comme un paon.

Ils étaient tous les deux dans un bistro et s’ennuyaient comme des rats morts. Dehors il pleuvait comme vache qui pisse , il faisait un froid de canard et il soufflait un vent à décorner les bœufs. Bref un temps à pas mettre un chien dehors. Deux femmes firent leur apparition poussant la porte du troquet. L’une « Chantal » avait une taille de guêpe, l’autre « Samantha » était grosse comme une baleine. L’une était bête comme une oie l’autre intelligente comme un singe. L’une avait le cafard, l’autre le bourdon. Toutes deux venaient de se faire plaquer par leurs maquereaux qui en avaient eu marre de ces morues.

La plus perspicace ayant un œil de lynx et voyant les michetons assis dans un coin poussa sa copine du coude tout en s’installant au bar. Elle commença à faire des yeux de merlan frit aux deux gars. Bobun se demandait si c’était du lard ou du cochon, Bob myope comme une taupe n’avait rien remarqué.

-T’as vu les filles, elles kiffent pour nous.

-Arrête mon pote, la grosse est moche comme un pou et l’autre casse pas trois pattes à un canard !

-J’suis pas d’accord, elles sont pas mal.

-J’te dis que c’est de la crotte de bique.

-Arrête avec tes airs de chien battu, t’es qu’une poule mouillée !

L’autre vexé comme un vieux rat lui dit.

Ok ! va-y, jette toi dans la gueule du loup, moi j’ te dis qu’il y a anguille sous roche.

Laquelle tu prends ? J’peux pas courir deux lièvres à la fois ! La maigre ou la grosse ?

Triple buse, t’es bête ou quoi ? La maigre c’est qu’une grande bique. La grosse, sa robe lui va comme un tablier à une vache.

 -Faute de grives on mange des merles mon pote! 

-Laisse pisser le mérinos, de toute manière tu vas te prendre un râteau !

Piqué au vif et fier comme un pou, Bobun prend la mouche. Bien qu’ayant peur d’être reçu comme un chien dans un jeu de quilles, il se lève et se jette dans la fosse au lion.


Chantal voyant approcher le micheton reprend du poil de la bête, elle lui sourit et accepte en minaudant de boire un verre avec sa copine à leur table. Samantha se déplace comme un éléphant dans un magasin de porcelaine et rejoint la table. Bien sûr Bobun victorieux ne peux s’empêcher de faire le singe pour épater la galerie. Bob reste muet comme une tombe et regarde les filles en chien de faïence.

Il est pas bavard ton pote dit Chantal

Laisse tomber, c’est le vilain petit canard de l’équipe. En plus il a une araignée au plafond

La conversation glisse sur Bob comme l’eau sur les plumes d’un canard.

Samantha essaie de lui tirer les vers du nez pendant que les deux autres trinquent gaiement.

– T’es un drôle de zèbre toi !

-Écoute, je suis pas un gars facile, je suis à cheval sur les principes, on n’a pas gardé les cochons ensemble et en plus j’ai d’autres chats à fouetter que de parler avec une greluche comme toi. Autant donner du lard aux cochons !

-Tu sais la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.

– Toi une colombe, laisse moi rire. D’ailleurs j’me tire…J’ai une fièvre de cheval et j’aime me coucher avec les poules.

Il plante là son pote et les deux gonzesses et pousse la porte du bar.

-Quelle mouche l’a piqué dis donc !

-Je sais pas,  il m’a cloué le bec !. Il est monté sur ses grands chevaux et il a détalé au galop

Bon j’voudrais pas sauter du coq à l’âne mais j’ai des trucs à faire en urgence, j’vous laisse aussi.

Elle sort. La rue est déserte, y’ a pas un chat, c’est maintenant la tombée de la nuit, entre chien et loup. Elle s’en va dans le soir et ses larmes ne sont pas des larmes de crocodile. Bob la voit sous la pluie, pris de remord il lui crie. « Quel temps de chien !, je te raccompagne ? » Car derrière ses allures d’ours, dedans c’est un vrai pot de miel. Il la prend sous son aile et la conduit comme un escargot sous la pluie. Arrivés chez elle, elle l’invite à monter. Ils s’endorment comme des loirs après avoir forniqué comme des bonobos…

Mais revenons à nos moutons, Bobun se laisse embobiner par Chantal, elle l’emmène au restaurant et mange comme un cochon car dit elle, elle a une faim de loup.

Après le restaurant il veut l’embrasser, mais elle lui dit « minute papillon ».Puis elle l’entraîne dans une boite louche où elle a l’habitude de faire la chèvre et où elle est connue comme le loup blanc. Ils sont serrés comme des sardines et comme c’est une vrai peau de vache elle refuse de danser avec lui. C’est aussi un vrai panier de crabe et Bobun se retrouve bientôt à une table de poker dans l’arrière salle. Comme il est fier comme un coq, il ne veut pas s’en laisser compter. Mais au bout de quelques heures il sent sont cœur battre de l’aile, il sait qu’il est en train de manger la grenouille et aimerais se faufiler comme une anguille pour se tirer de ce mauvais pas  Mais il préfère pratiquer la politique de l’autruche et se répéter « y’a pas de lézards; y’a pas de lézard »

Au bout de la nuit, il est rincé. Furieux d’avoir été pris pour un pigeon et de s’être mis dans un tel guêpier, il s’en prend à Chantal qui est méchante comme une teigne et qui se met à crier comme un putois. Les deux gorilles de la boîte sortent, commencent à écraser les mouches à coup de marteau. Alors il détale comme un lapin pour échapper à ses poursuivants et ne trouve d ‘échappatoire qu’en se cachant dans une poubelle. Ramassé par la police croyant avoir affaire à un clochard, il tourne en rond quelque heures dans une cellule comme un lion dans sa cage et rentre chez lui puant comme un bouc…

Épilogue.

Savez vous ce qu’ils sont devenus ? Vous donnez votre langue aux chats ?


Bob et Samantha se sont mariés, ils vivent comme des coqs en pâte dans un petit appartement avec leurs deux enfants aussi semblables à leurs deux parents car les chats ne font pas des chiens. Samantha mange maintenant comme un moineau, elle a trouvé la foi et est devenue une vraie grenouille de bénitier.


Bobun ne veut plus voir Bob car il pense que c’est un oiseau de mauvais augure (il faut bien trouver un bouc émissaire quand on ne veut pas se remettre en question). Il ne fréquente plus les bars et est resté célibataire même s’il n’y a pas de grenouille qui ne trouve pas son crapaud. Il ne veut plus être le dindon de la farce. De toutes manières chat échaudé craint l’eau froide. Comme il a une mémoire d’éléphant, il joue maintenant aux échecs

PS : Copyright : SVP ne tuez pas la poule aux œuf d’or en utilisant ce texte à des fins commerciales sans autorisation. Ne m’en demandez pas non plus, je ne vous en délivrerai jamais même quand les poules auront des dents. Je sais que le monde de l’édition est un nœud de vipères et j’aurais trop peur d’être payé en monnaie de singe ou de croire à un poisson d’avril. J’ai beau être rusé comme un renard, écrire est un travail de fourmi et je ronge souvent mon frein derrière mon écran Et même si la montagne accouche d’une souris et si j’ai l’habitude de manger de la vache enragée, je n’ai qu’une devise « MORTS AUX VACHES … »

A bon entendeur. Salut…


PS1 : Toutes ces expressions animalières sont tirées du site de Patrick. (sauf une, à vous de la retrouver). Je tiens à le remercier pour cet excellent travail de compilation.

5 réflexions sur « Deux gars, deux filles. »

  1. Bonjour Kawan,

    Nous en avions redemandé… aussitôt dit, aussitôt fait.
    Quel beau florilège, je dirais même quel beau festival Nawakien La densité de ton texte est géniale.

    Que penses-tu de Raymond DEVOS. Il m’a toujours épaté. Il n’est plus le seul.

    Au plaisir de te lire et de tes tableaux.
    Amitié
    Marie-Line

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