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premier mai

En cette journée du 11 novembre, je me suis dis en voyant passer tout ce monde dans la rue que la mémoire des anciens combattants était encore vive. Sous tous ces beaux drapeaux bleu, blanc rouge, la ferveur d’un peuple attaché à ses racines et à son honneur national faisait chaud au cœur…

 

Nos fiers soldats n’avaient pas cassé du boche pour rien et la Merkel, elle n’avait qu’à bien se tenir sinon on lui referait un beau feu d’artifice avec nos rafales de chez Dassault ou avec nos missiles de chez Thalès. On pourrait même leur faire péter la centrale de Fessenheim un jour de vent favorable. (Mais bon ça ; ça peut arriver un jour de vent défavorable et comme le nuage sera déjà à l’intérieur on pourra pas le bloquer à la frontière).

 

Bref mon caractère nihiliste et mon envie de relancer la croissance française m’ont presque donné la force de rejoindre ces beaux cortèges, heureusement ma femme qui est perspicace m’a fait remarqué que nous étions le premier Mai, fête du travail et que ce peuple c’était les aficionados du FN qui rendent visite à Jeanne d’Arc pour entendre des voix et surtout un défilé pour la fille à son papa qui attend de récolter les voix de la misère et du  repli sur soi.

 

Je manque aujourd’hui à tous mes devoirs et je suis traître à la classe ouvrière. L’an dernier et beaucoup d’années avant je faisais le déplacement au coté des prolétaires pour montrer que notre classe est encore combative. Mais je ne sais pas , une sorte de lassitude m’assaille depuis que le PS a pris les commandes de ce beau pays. L’accord magnifique signé par quelques syndicats minoritaires sur le travail aurait il pu l’être sous un gouvernement de droite ?

 

Bien sûr je ne suis qu’un réactionnaire accroché à mes privilèges de nanti et je ne comprends pas la modernité, débaucher pour mieux embaucher plus tard c’est le BA BA de notre économie moderne. Le reste n’est que lubies et un manque d’ouverture d’esprit. Je connais bien le problème, je suis payé pour faire des gains de productivité dans une grande entreprise public, et je ne fais cela que pour sauvegarder l’emploi….

 

Bref entre le temps pourri et le climat politique pourri, j’effectue unrepli sur moi, (enfin sur un moi qui n’est pas le moi officiel mais un moi sublimé d’artiste). Cet artifice me sera t-il bénéfique sur le long terme ? Je n’en sais rien, dois je me définir selon mon travail officiel ou selon mes passions et mes activités annexes ?

 

Cette interrogation d’autres l’ont fait bien avant moi, le travail reste un élément structurant pour notre image et notre intégration sociale. Malheureusement il va devenir de plus en plus rare et ce n’est pas un problème de croissance ou une soit disant compétitivité qui changeront fondamentalement les choses. Le mouvement actuel qui vise à transformer des pans entier de notre quotidien, des activités autrefois écartées de la sphère du travail en activités commerciales et salariées., ce glissement vers une société de services atteindra une limite et ne remplacera pas les perdus par les gains de productivité.

Pour conclure sur ce sujet, je vous invite à vous pencher sur une proposition de revenu universel qui distribuerait à chacun un minimum de ressource tout au long de son existence, ce revenu distribué sans condition pourrait enfin nous permettre de nous définir autrement que par notre travail rémunéré.


Cette initiative peut être proposée au niveau européen, cela nécessite un million de signatures alors à vos stylos virtuels. http://basicincome2013.eu/ubi/fr/

 

Ps : le mauvais temps a du bon, il me maintient à l’atelier. Voilà donc finalisée aujourd’hui ma version du défilé.

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PS2 : Comme Eric Woerth je vends des tableaux (mais beaucoup moins cher). J’ai besoin de pinceaux alors cassez votre tirelire SVP.

Islamophobie ou le fantasme de l’invasion islamiste.

Vous avez remarqué ? Le juif d’hier est devenu l’arabe d’aujourd’hui. L’ennemi n’est bien entendu pas le libéralisme débridé, la financiarisation de l’économie ou même le communisme d’antan. Non l’ennemi d’aujourd’hui est islamiste. Son ombre plane sur tous les conflits du monde, les querelles ethniques, les luttes de pouvoir ou pour l’appropriation des richesses ont disparu derrière le combat du bien contre le mal cher à Georges W Bush. Nous serions face à un choc des civilisations et des religions.

Notre corps social malade d’une économie en berne, d’une répartition des richesses de moins en moins juste, d’une incapacité à inventer une nouvelle forme de partage des décisions ou de création des richesses tremble de fièvre et de peur face au nouvel ennemi commun.

Les islamistes sont là tapis dans l’ombre, du fond de nos banlieues, ils sapent les fondements de notre république laïque  et démocratique.


La cible est bien identifiée, les démonstrations viennent du haut, notre droite qu’elle soit nationale ou traditionnelle est maintenant décomplexée, notre gauche centriste n’est pas non plus en reste, de viande kascher, en pain au chocolat, de voile intégral en interdiction de la viande de porc à la cantine, tout est monté en épingle pour nous désigner le responsable : le méchant barbu qui va nous faire sauter avec sa bombe et plus grave encore nous interdire de manger notre saucisson et de boire du pinard.

Réalité ou fantasme ? Je vous invite a écouter cette émission de Daniel Mermet. : 

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Pour les purs et durs bien sûr ces propos sont au mieux une trahison à la race blanche et à la civilisation occidentale au pire un exemple de plus du grand complot mondial. Pour les autres ceux qui n’ont pas encore complètement abdiqué devant le gavage médiatique de masse, devant les simplifications utiles à quelques uns et des mensonges instaurés en vérités incontournables. Pour ceux qui détournent le nez de ces discours sentant les égouts de l’histoire, voilà un éclaircissement bien utile.

Voeux

J’ai longtemps hésité avant d’écrire ce post tant l’originalité du sujet pourrait perturber mes fidèles lecteurs qui se comptent par centaines sur les doigt d’une main (en base 2). Mais il faut bien respecter la tradition sous peine de finir en révolutionnaire aigri ou seul. Ah ! qu’il est difficile de maintenir l’intérêt du monde pour sa modeste personne quand on est comme moi un solitaire, classé comme asocial par la grande muette. Et plus généralement parce que pour paraphraser mon grand modèle de penseur : Thiéfaine « c’est pas toujours facile de vivre en société quand on a un peu d’imagination ».

 

 

 

 

Donc ma première question pour 2013 sera : combien puis je espérer de lecteurs si j’en compte moins de 100 en base 5 ?

Pour ceux qui ont la réponse, je souhaite de bons problèmes mathématiques pour  égayer leur quotidien.

Pour ceux que les mathématiques ont toujours rebuté, je pose la question suivante « Il existe une règle d’orthographe en français qui dit qu’entre deux voyelles on doit mettre deux s si l’on veut entendre un s plutôt qu’un z. A ceux là passionnés par l’orthographe qui se lamentent sur les jeunes ne sachant pas écrire je vais poser la question suivante. Y a t-il une raison logique pour que asocial ne compte qu’un s ?

La question subsidiaire sera : Y a t’-il une règle en français qui souffre d’aucune exception ?. Je leur souhaite donc de bonnes recherches orthographiques et des dictées remplies de subtilités propre à exciter leur libido perverse.

 

Pour ceux qui n’aiment ni les mathématiques, ni l’orthographe, ni même l’histoire , la géographie, les sciences, l’économie bref tout ce qui peut de près ou de loin ressembler à un quelconque effort de culture générale, je leur souhaite une bonne lobotomie devant le petit écran et leur annonce une bonne nouvelle, il y a désormais plus de chaînes gratuites sur la TNT. Ils peuvent donc utiliser ce puissant explosif pour se désintégrer le cerveau.

 

Aux smicards je souhaite une grande bombance grâce à leur mirifique augmentation. Si jamais ils ne savaient que faire de leurs cinq euros mensuels d’augmentation, je leur conseille un placement en bourse sur une des entreprises du CAC40 qui devraient largement bénéficier des 20 milliards d’euros d’allègements fiscaux. Si à l’issu de ce placement fructueux il leur restait un peu de petite monnaie qu’ils n’oublient pas d’en réserver une part pour les futures augmentations de TVA.

 

Pour tous les malheureux qui n’ont pas la chance d’avoir accès au SMIC, aux minimums vitaux, à un toit, à des papiers en règle, bref à tout ce que tout un chacun pourrait espérer avoir dans un des pays les plus riches du monde, je ne sais que souhaiter.

Le changement peut être, puis qu’il se fait attendre. La fin de tous nos égoïsmes, un espoir de vie meilleure, un quelconque commencement de mise en place d’une des devises de la république : « fraternité », pour l’égalité on verra en 2113. Quant à la liberté nous la possédons pour la majorité., même si c’est une liberté sous surveillance. Et puis j’allais oublier la santé, c’est un bien précieux qui n’est plus à la portée de toutes les bourses et qui est vitale pour profiter du reste.

 

Rien de bien original donc, juste l’espoir que 2013 sera le début d’un monde où tout un chacun de ceux qui possèdent suffisamment de confort prendra conscience qu’être un peu moins vorace en biens matériels peut nous rendre plus riches.

Fin du monde

Vous avez remarqué ? La fin du monde n’a pas eu lieu, rien ! Pas l’ombre d’une catastrophe, pas de météorite destructrice, pas de tremblements de terre dévastateurs, pas d’épidémie ravageuse, pas de bras divin écrasant les pêcheurs de son doigt vengeur. Pas même d’extraterrestres décidés à choisir la terre comme lieu de villégiature pour leur balnéo galactique. Bref le bide.

Je suis déçu et je ne suis pas le seul.

 

Pensez aux pauvres journalistes qui auraient pu faire la une du journal de 20 heures avec un titre accrocheur. « La fin du monde en direct avec notre envoyé spécial… ». Pensez aux prisonniers qui auraient tous eu une réduction de peine immédiate. Pensez à tous les endettés qui auraient eu leur compte soldé. Pensez à tous les cancéreux qui auraient été guéris instantanément. Pensez à tous les affamés qui n’auraient plus eu à se soucier de leur estomac. Pensez aux pauvres qui n’auraient plus à baver devant la richesse du monde. Pensez aux riches qui n’auraient plus à s’exiler dans des coins pourris pour ne plus payer d’impôts. Pensez aux chômeurs qui n’auraient plus à pointer à Pôle Emplois. Pensez aux parents qui n’auraient plus à se creuser la tête pour choisir les cadeaux de Noël. Pensez aux caisses de retraites qui n’auraient plus été en déficit. Pensez aux politiques qui n’auraient plus à suer sang et eaux pour redresser la France. Pensez enfin au réchauffement climatique qui d’un seul coup serait résolu. Pensez à moi qui n’aurait plus à écrire ces textes pour grappiller mon quart d’heure de gloire.

 

Bref pensez à tous ces bienfaits que la fin du monde aurait pu amener. Finis les spots de pub débiles à la télévision ou à la radio. Finis les cours de la bourse en direct. Finis les dépressions de fin d’année. Fini le temps pourri du mois de décembre. Finis les râleurs, les grincheux et autres pessimistes de tous poils qui nous plombent le moral. Finis les cons, les racistes, les gens de droite et les socialistes. Finis tous ceux qui ne pensent pas comme nous. Finis les catholiques, les islamiques, les bouddhistes et autres croyants pas même capables de convoquer leurs dieux pour nous faire un feu d’artifice digne de ce nom. Finis les OGM, les pesticides et autres polluants qui nous effraient et gâchent notre digestion d’hommes trop nourris. Finis les footballistes et autres adeptes de la baballe ronde, ovale ou carrée. Fini le boulot toutes les semaines et les vacances pas assez longues. Finis les mystères de la vie et les questions philosophique jamais résolue.

Enfin un truc propre, net, précis, une ardoise magique qui efface tout ce que l’on ne peut plus supporter.

 

Mais bien sûr la fin du monde, c’est pour les autres, pas pour soit. Car nous en individus prévoyants nous avons tout prévu pour ce joyeux événement. Le champagne et le caviar pour les riches, le pâté et le gros rouge pour les pauvres, le sapin, les petits cadeaux et la bonne humeur pour tout le monde. Regardez , les magasins sont pleins de gens qui fêtent l’heureux événement, la fin de la fin du monde.

Eh oui à partir du 25 la lumière va de nouveau grandir, la joie, l’espérance, l’amour et la compassion rayonner. La paix universelle envahir le monde et le cœur de tous les humains.

 

Ça va être magnifique.

Guirlandes

Bonjour, cette semaine il nous faut plancher sur les guirlandes et autres décorations. Étant d’une d’humeur un peu grincheuse car je déteste novembre et décembre et tout particulièrement ces fabuleuses décorations de Noël. Voila donc pour tous les passionnés, une liste de liens pour faire vos emplettes

 

L’inévitable père Noël gonflable roi des décorations de mauvais goût (made in China)

59,91 €

MCG08

ou encore mieux celui qui grimpe à l’échelle (‘made in China) 59,95

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Le fabuleux traîneau des neiges (made in China) 45 €

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Et la dernière guirlande à led qui fait fureur (made in China) 38,90 €

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Avec tous ces beaux produits vous pourrez relancer le commerce international et la consommation intérieure car pour Noël il faut consommer sans compter.

 

Vous ferez aussi le bonheur d’EDF qui en a bien besoin pour financer la rallonge de l’EPR de 2 milliards d’euros (ce qui va placer l’énergie issue de cette belle réussite technologique française plus chère que l’éolien). Remarquez EDF s’en fout, les investissements seront payés par les contribuables et les bénéfices encaissés par les actionnaires.

 

Mais si par bonheur nous éteignions tous toutes les lumières de la planète nous pourrions voir ceci.

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Kawan.

Télé matin

Ecrit il y a une semaine et posté avec un peu de retard.

Bon sang, mon dentiste qui est un bon praticien m’a quand même déçu. Je n’ai pourtant pas de dents contre lui mais il a trouvé bon d’installer une télévision dans sa salle d’attente. Une télévision !!!

Heureusement je ne vais pas souvent chez les médecins et autres thérapeutes mais c’est toujours avec joie et délectation que je parcours les magasines que nous prêtent si gentiment ces praticiens et patriciennes pour attendre.

 

Je rêve devant les mannequins de madame Figaro qui ont des tenues si extravagantes et si chères que mes modestes revenus ne suffiraient pas pour une paire de chaussettes. Je me passionne pour les stars de la politique de droite ou de gauche et leurs leçons d’économies dans « Le point » ou même parfois dans « L’express » (j’ai toujours du mal à les différencier)

 

Je m’esbaudis devant les publicités raffinées pour des montres clinquantes ou des parfums pour hommes et je découvre le dernier 4X4 que nos élites pourront s’offrir pour frimer dans les avenues parisiennes (bien sur avec la femme qui va avec). Je peux même dans certains cas m’informer de la vie privé de « stars» dans Gala.

 

Bref je plonge dans un monde de papier glacé qui ressemble si peu à ce que je connais et aux vrais gens que je côtoie que cela me donne l’impression de changer de planète. Bizarrement je n’ai jamais trouvé « l’Humanité » dans un cabinet de médecin ou de dentiste, ni même Marianne ou Charlie Hebdo. Les médecins seraient-ils tous de droite ?

Plus étrange encore je n’ai jamais trouvé aucun magazine médical dans une salle d’attente, les médecins voudraient t-il garder leurs prérogatives ? Ni même un magazine scientifique, les médecins ne croient-ils pas à la science ?

 

Avec la télé, fini ce petit plaisir, à la place un écran et sur cet écran « Télé Matin ». Je déteste la télé le matin….

 

En sortant donc de chez mon dentiste je me suis demandé depuis quand je n’avais pas vu la télé le matin et après mûres réflexions je me suis rappelé que la dernière fois cela devait être en 1984 ou 1985. En tout cas c’était au lendemain d’un rassemblement « Touche pas à mon Pote », ou une de ces grandes fêtes populaires des années Mitterrand. Quand dans ma jeunesse naïve je pensais encore que les socialistes pouvaient être de gauche. Nous avions passé la nuit dehors avec des amis et je me souviens avoir dit bonjour à la télé. Enfin à un pauvre cameraman qui passait par là et que j’avais un peu agressé !

 

Après cette nuit blanche bien arrosée et un peu enfumée, nous nous étions retrouvés à petit déjeuner devant un écran (noir et blanc) et une émission qui s’appelait « bonjour la France » si je me souviens bien. Le présentateur nous avait alors annoncé sans sourciller qu’un inventeur avait trouvé une machine qui produisait plus d’énergie qu’elle n’en consommait. Alors nous avions continué à fêter cette invention du mouvement perpétuel (car couplée à une de ses sœurs nous aurions eu là une source infinie d’énergie) et dans l’après midi nous avions décidé d’aller voir « Apocalypse Now » de Coppola.

 

Je m’étais endormi au bout de cinq minutes de film un peu épuisé par cette fête qui n’en finissait pas. Je me suis réveillé au moment où le capitaine Willard arrive dans le camps du colonel Kurtz. Il arrive en pirogue dans la jungle et les arbres sont couverts de pendus, les berges remplies de cadavres empalés. Ce réveil fut donc assez étrange et je pense que cette image reste pour moi la plus marquante du cinéma.

 

Voilà donc comment l’on passe d’un cabinet de dentiste à la vision dantesque de l’enfer et que l’on abolit presque 30 ans. Nous sommes aujourd’hui en 2012, Harlem Désir vient d’être nommé à la tête du PS, on peut dire qu’il à fait son chemin depuis cette fête. Le mouvement perpétuel n’a toujours pas été inventé et je ne passe plus de nuits blanches à boire.

 

Le monde du papier glacé n’a pas beaucoup évolué, la jet set et la gauche caviar sont toujours là. Attali notre grand penseur de gauche fait désormais la promotion de l’économie positive. Recyclage du capitalisme pour le présenter sous un jour meilleur après le « green washing ». C’est la fête de l’humanité demain et cela m’évoque aussi de belles fêtes, en particulier une mémorable soirée passée au stand Cubain. Mais les cocos n’ont plus le moral. Mélanchon s’agite et la caravane passe. C’est la crise… les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent, mais que peut on y faire ? Vous savez bien ce qu’il manque. c’est la croissance.

 

Oui cette sacro-sainte croissance, cette déesse de l’économie. Cet eldorado de production qui fait dire à monsieur Dominique Seux que les gaz de schiste, il ne faut pas leur fermer la porte. Que peut-être avec eux, le prix du gaz pourrait baisser, qu’il faut faire des études pour rendre leur exploitation propre. Quel rire de mépris quand son contradicteur (Bernard Marris) affirme que les gens ont droit à la beauté à la poésie.

Justifions l’injustifiable parce que ça fait des emplois, justifions l’injustifiable parce que cela fait augmenter le PIB, justifions l’injustifiable parce que le peuple réclame les miettes des grandes compagnies pétrolières et autres transnationales Le peuple veut de l’essence pas chère, le peuple veut sa voiture neuve, le peuple veut rouler. Le peuple veut prendre l’autoroute qui, aujourd’hui amortie depuis longtemps, devrait enrichir les caisses de l’état ou être gratuite mais qui est une rente pour des groupes privés. Le peuple veut consommer car le peuple regarde la publicité. Sur du papier glacé ou sur un écran glacial, il veut vivre heureux comme dans ces spots. Lui aussi veut faire partie de ce monde lisse, brillant et aseptisé.

Il sait que le bonheur c’est le nouvel i-phone d’Apple, le dernier modèle de chez Peugeot, la dernière innovation de la science marketing. Oui le peuple veut consommer, un point c’est tout.

 

D’ailleurs si le peuple s’arrêtait de consommer et bien ce serait la fin. La récession, plus d’emplois, plus de salaires, plus de revenus pour les actionnaires, plus d’investissements, le CAC40 proche du zéro absolu. Bref la fin d’un monde.

 

Enfin la fin d’un monde et sans doute le début d’un autre...

Oubli

Le temps passe vite et plus on vieillit plus le phénomène semble s’accélérer, ce qui n’est pas rassurant en soit. L’été va bientôt se terminer et si l’on est un tantinet pessimiste, on va se dire que c’est un de moins à vivre sur cette belle planète. Mais ma volonté n’est pas de mettre le bourdon aux lecteurs qui tomberont par hasard sur cette page parce que Google les aura mal orientés après une recherche sur « n’importe quoi ». Pour ceux qui viennent consciemment et en connaissance de cause sur ce blog leur cas est déjà tellement désespéré qu’une petite phrase ne peut pas vraiment jouer sur leur état général.

 

 

 

Je m’interrogeais donc il y a peu sur ce qui avait été marquant dans ces deux mois de retraite loin des hordes de fans qui me harcèlent, loin de ces journalistes assoiffés de scoop et prêts à tout pour publier une photo du président de l’APN (*) dans le plus simple appareil. Mais j’avais beau m’interroger, cette interrogation restait suspendue en fin de la ligne sans que nul mot ne me vienne à l’esprit.

 

 

Ma mémoire est certes défaillante mais je ne suis pas encore classifié Alzheimer (enfin je l’espère car j’ai égaré mon dossier médical) même si cela ne reste qu’une question de temps. Ma femme qui est très organisée me rappelle mes rendez vous, la date de naissance de mes enfants, le prénom de ma belle mère et toutes ces choses indispensables qui font que vous pouvez partir tranquille au travail sans vous tromper ni de destination quand vous prenez le train, ni d’entreprise quand vous vous asseyez à votre bureau pour consulter vos mails ou les cours de vos actions sur internet.

 

 

La plupart de nos faits et gestes étant heureusement dictés par la force de l’habitude, la mémoire n’est pas absolument indispensable pour paraître « normal » en société. Pour ceux qui comme moi sont déficient du bulbe, vous pouvez tester la méthode suivante :

 

Allumez votre radio, quinze à vingt minutes, notez un ou deux des sujets de l’actualité dans le creux de votre main et replacez les dans la conversation quand vous le pouvez. Vous pourrez ainsi faire illusion pendant pas mal de temps voir pendant toute une vie de dur labeur.

 

La plupart de nos travaux et activités sont si répétitifs que là encore nulle mémoire profonde nécessaire, un automatisme pavlovien suffit dans la plupart des cas , dans les autres un mimétisme de caméléon est grandement recommandé. Dites la même chose que votre supérieur hiérarchique ou toute autre personne qui semble à vos yeux être un exemple à suivre. Suivez ses faits et gestes et immiter le, vous verrez l’illusion sera parfaite.

 

 

Cette méthode est d’ailleurs assez généralisée pour que l’on puisse l’instaurer en règle de vie, l’actualité de chaque seconde assez vaste pour que le tweet de la seconde présente tue le tweet de la seconde passée. Se profile alors un monde parfait Orwellien ou le passé n’existera plus ou notre éternel présent soumis à un flux permanent d’informations ne nous laissera plus l’espace d’une introspection temporelle. La mémoire sera alors un de ces oripeaux du passé tout juste bon à occuper une caste de chercheurs que l’on appelle historiens. Un certain Churchill a écrit « un peuple qui oubli son passé est condamné à le revivre », si l’on s’en réfère aux odeurs nauséabondes qui s’échappent parfois de notre classe politique et du peu d’intérêt d’une partie de la population pour les faits historiques, l’avenir peut paraître sombre.

 

 

Pour en revenir à mon sujet premier, je n’ai malheureusement pas trouvé la citation suivante dans aucun livre, ni même dans WIKIPEDIA, je vais donc me l’approprier :

 

-« un salarié qui oublie ses vacances est condamné à les revivre ».

e vais en parler à mon employeur qui me précisera si je peux bénéficier d’un nouveau congé annuel pour me rafraîchir la mémoire.

 

PS : Ah oui, je voulais vous dire, faites un petit détour par le monde diplomatique du mois d’août, vous y trouverez un article de Luis Sepulveda sur l’Espagne, il décortique avec simplicité et lucidité le mécanisme qui a conduit le pays à la catastrophe. Il pointe du doigt la trahison d’une classe politique liée à la finance. D’une classe politique qui s’empresse de nous faire oublier le passé pour nous maintenir dans un éternel présent de « lois économiques incontournables »et de règles budgétaires « gravées dans le marbre ».

 

 

Et puis un petit dessin de vacances pour terminer.

 

IMGP3179-1

 

(*) Association Planétaire Nawakienne


Encore un parfum de vacances.

 

IMGP3083Et bien voilà presque deux mois que je ne me suis pas exprimé sur ce blog, deux mois loin de toute information. J’ai coupé ma TV (enfin comme d’habitude), mon ordinateur (presque), peu écouté la radio et presque pas lu la presse écrite, autant dire que je suis carrément un ovni pour tous les accrocs à facebook, tweeter et autres branchés sur le bruissement du monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais bon soyez rassuré j’ai survécu, je dois dire que le fait de ne pas connaître les affaires du monde ne m’a pas vraiment perturbé, je crois même que j’en ai tiré une certaine jouissance. Qu’a t-il pu se passer dans notre beau pays pendant tout ce temps ?

 

  • François Hollande est-il passé à gauche ?

  • Nos valeureux Français ont-ils remporté beaucoup de médailles ?

  • Le tour de France est-il enfin terminé ?

  • Notre cher tout bon excellent ex-ancien président s’est-il remis de sa défaite amère et de la vilenie du peuple français ?

  • Les banquiers sont-ils désormais en prison ou sous surveillance étroite?

  • Les centrales syndicales ont-elles enfin décidé du jour de gréve du mois de septembre pour contenter les contestataires assoiffés de réformes ?

  • Les spéculateurs du CAC40 sont-ils tous en fuite aux îles caïman  ?

  • Ai-je raté la révolution ?

 

Questions au combien palpitantes que je vais découvrir dans les jours prochains quand à nouveau je serai un homme entier, connecté et conscient dans de ce beau et vaste monde.

 

En attendant je vais savourer encore un peu la douce torpeur de mon esprit, ce lent cheminement de la pensée quand elle songe aux douceurs du monde, aux seins de sa femme, à la fraîcheur d’une gorgée de bière, à la saveur d’une tomate fraîchement cueillie dans son potager, au plaisir d’une baignade dans un lac, au lent défilement des nuages dans le ciel, à la bête magnificence d’un coucher de soleil, aux cris de ses enfants qui jouent sans retenue.

 

A tous ces moments ou l’on ne produit rien, où l’on ne pense à rien, où l’on n’espère rien, où l’on se contente de vivre, de respirer et d’aimer.

 

A tous ces moments insignifiants qui sont le vrai sel de l’existence et qui mis bout à bout pourraient bien constituer l’essence du bonheur.

 

A bientôt donc.

 

Kawan